mardi 27 avril 2010

Message de Bernard Irafok

Bonjour à toutes et à tous,

Me voici au troisième jour du périple. Pour Bernard Miké, c'est le 15ème jour, déjà.
Les retrouvailles avec Bernard (Miké) se sont déroulées comme prévues à Toulouse à la gare Matabiau, puis l'arrivée à Mirepoix que je conseille de visiter.
Depuis le départ à pied, nous avons un grand soleil écrasant. Heureusement, assez souvent, nous marchons sous le couvert des arbres.
La première étape de 28 km s'est déroulée entièrement sur le goudron, donc les pieds ont chauffé et à l'arrivée et les chaussettes fumaient.

La deuxième étape de 32 km, nous a fait traverser le tunnel du Mas d'Azil (haut lieu de la préhistoire). L'hébergement à Caoué de Coume est un gîte isolé, un accueil très sympathique, décoré de Bouddhas. C'est une ferme aménagée qui sert de séminaires de réflexologie (décontraction par des massages des pieds et des mains), et je suppose des réunions bouddhiques ou védiques. Les chats et les chiens qui nous accueillis étaient très zen. Les uns ronronnaient, les autres remuaient la queue. Deux jeunes parisiens, un peu étonnés par notre expérience du chemin (surtout celle de Miké qui en est à son 8ème) ont dormi dans le dortoir avec nous. Ils marchaient quelques jours et avaient l'air d'apprécier la coupure avec leur vie citadine.

La troisième étape de 29 km, est celle que j'ai le plus appréciée. Elle nous a conduit ici à St Lizier (qui contrairement à son nom sent bon le lilas fleuri). Nous avons traversé un village d'une communauté hippies, exactement comme celles des années 70. Les jeunes ont acheté un village en ruine, l'ont entièrement restauré. Ils y vivent, élèvent des abeilles, font des tomes de chèvres excellentes paraît-il et vivent là, heureux, loin de la civilisation surconsommatrice... jusqu'à quand ?
J'en connais qui vont trouver que je suis nostalgique de ces années, mais le chemin continue et Miké et moi n'avons pris aucune option, ni réservation pour un éventuel stage dans ce village perdu dans la montagne sans eau ni électricité.

Aucun pèlerin rencontré, mais nous avons vu des milans royaux en nombre, des hérons cendrés, des vaches gris rose (des ariègeoises qui ressemblent à des gasconnes) pas folles, des ânes nombreux, des moutons bêlant à notre passage, des chiens campagnards qui viennent aboyer à nos trousses puis mettent d'un seul coup leurs oreilles en arrière en signe de bien venue et nous lèchent les doigts et des petites fleurs partout, des orchis, des orchidés, des campules et autres fleurs blanches qu'avec Miké nous avons du mal à toutes identifier.

Demain : étape de 32 km: St Lizier - St Lary. Nous entrons dans le domaine des ours des pyrénées, scientifiquement appelé Ursus Arctos qui peut mesurer, debout, jusqu'à 2,20m. On l'appelle aussi Martin, Lou pé Descaous (le va-nu-pied), le Type ou encore Lou Moussu (le monsieur). Comme nous sommes aussi des Ours (par notre prénom) nous allons certainement avoir le contact facile (enfin le plus loin possible) avec cet autre plantigrade.

C'est de l'O.T de St Lizier, qui me prête gratuitement son ordi, que je vous envoie mes amitiés cheminantes.

Bernard Irafok

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