mardi 17 juillet 2012

Pour conclure ou presque

Content  : de partir, de marcher et de revenir

Notre satisfaction est double. Nous avons parcouru un très beau chemin et nous avons réussi à le boucler à l'aise.

Quelques chiffres
Juste pour fixer les idées :
Nous avons parcouru 1550 km en 55 étapes et en 55 jours
La longueur moyenne des étapes est de 28 km,. la plus longue étant de 37 km (8h 30) et la plus courte de 19 km. 17 étapes ont été supérieures ou égales à 30 km et 3 supérieures ou égales à 36 km. 
La longueur des étapes a été dictée en grande partie par les possibilités d'hébergement.

Le chemin
Nous avons suivi le GR 34 qui est :
- très bien tracé
- très bien balisé (une seule ambigüité)
- propre
- bien entretenu
Nous félicitons les bénévoles (baliseurs et autres)
Ce chemin est long et très beau. Nous avons foulé la terre, le sable (dur et mou), les graviers, les galets, les escaliers maçonnés et ceux en traverses de chemins de fer ou en rondins, le bitume, l'herbe, les grillages antiglisse, les caillebotis etc. Il ne manque que la neige... Nous avons suivi les ganivelles, et zigzagué plusieurs centaines de fois entre les chicanes qui interdisent l'accès des 2 roues.
Une seule remarque négative : certaines portions n'étaient pas encore fauchées et les hautes herbes ont essayé de nous mouiller jusqu'aux oreilles.
Le profil est souvent rude et parfois impressionnant il demande en général une attention soutenue. La vitesse moyenne de marche a été modeste et atteint 4,7 km/h (photos et attentes mutuelles comprises)
Nous avons cumulé 16.000 mètres de dénivelé positif avec un maximum de 667 m pour une seule étape. 
Nous pensons qu'il est préférable d'effectuer le tour de la Bretagne dans le sens des aiguilles d'(une montre car les étapes les plus exigeantes physiquement sont au début et ainsi on termine presque en roue libre. 




Chemin dans les falaises de Plouha (Photo Irafok)
 La météo
L'impression ressentie est bonne ! Si on l’objective nous avons eu 34 étapes sans pluie donc 22 plus ou moins mouillées. Nous nous sommes trempés une seule fois mais bien comme il faut des cuisses aux chaussures car nous n'avons pas vu venir un grain qui a duré 2 heures et le très grand vent nous empêché de chausser les Pieosek et Chaps !
C'est le vent (avec ou sans pluie) qui a été le plus gênant pour marcher.
Trois ou quatre coups de vents (force 8 à 9) nous ont fait tituber dangereusement en haut de falaises et nous ont sablé des pieds à la tête à proximité des plages. Les capes claquaient comme des voiles et arriver était un véritable soulagement.
Le mauvais temps est imprévisible donc il faut s'habiller généralement en pluie pour le bas (rosée ou humidité résiduelle) et s'alléger s'il fait vraiment beau.
Par mauvais temps les paysages demeurent admirables et l'ambiance est impressionnante et difficile à traduire.


Humour de situation (Photo Irafok)
Accueil et hébergements
Nous avons toujours reçu un excellent accueil. Les bretons sont courtois, curieux et d'un bon secours.
Comme hébergements nous avons utilisé les gîtes d'étape (assez rares), les chambres d'hôtes, les villages de vacances et les hôtels petits et grands. Le meilleur choix demeure les chambres d'hôtes avec des prix assez disparates (du simple au double). Les randonneurs en pays breton partent tard le matin (pas avant 9 h) et arrivent régulièrement après 18 h. Nous étions complètement décalés par rapport à eux ce qui nous valait régulièrement la remarque : "vous êtes déjà là !".

Le matériel
Notre équipement a été parfait :
- les capes sont bien
- les Meindl ont été confortables comme d'habitude (les miennes usées au 3/4 au départ sont revenues très usées)
- les Pieosek sont égaux à eux mêmes et indispensables. On peut encore les améliorer en changeant de matière mais le design a fait ses preuves en découvrant de nouveaux terrains (CF le chapitre chemin )
- les chaps Fjall Raven sont très parfaits (faciles à enfiler, "respirants" etc.) et très supérieurs à ceux de chez Exped.
- les "bricolages" pour recharger les appareils électroniques à partir d'un chargeur USB ont bien fonctionné
- les sacs à dos : Gossamer Gear - Murmur Hyperlight (36 l, 231 g) et Six Moon Designs - Swift (56 litres) 425 g ont répondu à nos attentes. 
La poche Mesh du Murmur est fragile comme tous les textiles de cette nature = 2 accrocs de petite taille. Le modèle de Six Moon est un trop grand pour ce genre de voyage (appréciation personnelle)
- l'attache casquette a rempli son objectif surtout par grand vent et nous avons rapporté nos casquettes sans avoir couru derrière.
J'aurai pu alléger mon sac car je n'ai pas utilisé 2 pièces de vêtement (environ 500 g). Enfin il ne faut pas exagérer.
Nous avons utilisé 6 ou 7 fois les buanderies (machines à laver et à sécher le linge) dans les Gîtes, ports de plaisance, villages de vacances. C'est agréable d'avoir des vêtements bien lavés et secs.!


La végétation
Nous avons apprécié les fleurs présentes tout au long de ces deux mois : ajoncs en pleine floraison au départ, genêts, bruyères, et surtout le chèvrefeuille qui embaumait nos matins. Les haies avec les pruniers et pommiers sauvages nous ont protégé du vent en nous ouvrant les fenêtres nécessaires. Les fougères encore jaunes en mai ont sorti leurs crosses et en juin elles étaient vertes partout

Les animaux
La vie animale a été assez peu présente. Les lapins sont innombrables, les lièvres et les renards sont rares, les corvidés sont nombreux, et les pigeons ramiers omniprésents. De rares limicoles, des cygnes, quelques goélands et mouettes, des hérons et aigrettes comme partout mais pas plus. On entend plus chanter les alouettes que crier les habituels habitants des rochers des bords de mer. C'est la désolation ou presque en particulier à la réserve du Cap Sizun. Par contre j'ai observé des craves à bec rouge pour la première fois. Irafok a interrogé des spécialistes (Bretagne Vivante etc.) qui ont confirmé cette tendance à la désertification. Les raisons sont multiples et sans espoir d'amélioration
 
Les situations piquantes ou brulantes
C'est une question récurrente qui  a tendance à amuser les lecteurs mais nous n'avons pas forcément trouvé drôles ces situations sur le moment. Nous citerons en vrac :
- l'aiguillage erroné d'un colissimo en poste restante (arrivée à Crozon au lieu de Camaret) pas de bravo pour la Poste.
- le blocage de mon téléphone qui me réclamait la clé PUK que je n'avais pas ce qui m'avait rendu super anxieux  et agressif (merci Pierre pour le dépannage)
- la confusion entre deux hébergements entrainant plusieurs kilomètres supplémentaires 
- la disparition momentanée de mes chaussettes empruntées pendant une paire d'heures
- un invraisemblable faux raccourci à travers ajoncs et ronces
- les disparitions de mon compagnon allant de quelques instants à plusieurs heures (encore les raccourcis). Nous nous sommes toujours retrouvés avec des effusions mesurées.
- la confusion des plats dans le four d'un Gîte (clin d’œil)

Enfin vous voyez tout s'est bien passé !
 Je remercie Irafok pour sa gentillesse et Pierre pour son dévouement efficace.




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