Notre chemin a été très très beau ! Je n'aime pas les comparaisons mais c'est peut être un des plus beaux, mais aussi un des plus exigeants physiquement que j'ai parcouru depuis 2002. Les photos auront de la peine à vous faire partager les paysages admirables
J'ai marché 56 jours (contraintes d'hébergements) sur une distance de près de 1700 km.
Accueil et hébergements
Tout au long du chemin en France comme en Espagne l'accueil des "locaux" et des commerçants a été remarquable de gentillesse discrète, de dévouement et de confiance. Par exemple au col de Gamia la "patronne" nous a laissé libre accès au bar (matériel et provisions) pour que l'on puisse préparer un bon petit déjeuner avant de partir de bonne heure ; des hôteliers nous ont offert certaines prestations, d'autres personnes nous ont accompagné pour trouver l'auberge etc.
Sur le chemin du Piémont Pyrénéen un système de Haltes Saint Jacques fonctionne très bien. Un livret liste les hébergements des communautés chrétiennes, familiales, paroissiales, religieuses ou communales qui ouvrent leur porte aux pèlerins de passage (voir www.webcompostella.com). Il existe un système voisin sur le chemin d'Arles qui nécessite l'entrée dans une chaîne (les accueillants contactent l'accueil suivant).
En Galice les gîtes privés se sont multipliés par exemple à Negreira il y a maintenant 3 Auberges.
Toujours en Galice le "donativo" n'existe plus le tarif unique est de 5 € avec distribution de protections du matelas et de l'oreiller en non tissé.
La fréquentation
Nous parlerons de fréquentation sur les chemins = pèlerins rencontrés en marchant
Sur le chemin d'Arles un couple et quelques personnes dans les hébergements.
Sur le chemin du Piémont personne sauf aux hébergements "nos pèlerines d'Asson" gentilles et frigorifiées et une paire de marcheurs très chargés avec un budget max de 15 € / jour.
Sur le chemin de l'Intérieur un "centenaire" de 68 ans et à l'étape une paire de marcheurs.
Sur le Camino Sanabrese un peu plus de monde mais jamais plus de 15 personnes à l'étape sauf ce qui suit...
Un groupe d'Irlandais et Chinois élèves et professeurs d'un collège (une douzaine de personnes) est parti de Puebla de Sanabria et après 3 étapes de respectivement 10, 20 puis 30 km a "cassé". Ce groupe a posé et a rencontré des problèmes. Pas entrainés ils ont cru que cela allait venir en marchant et que l'étape du lendemain serait plus facile (résultats: tendinite, douleurs diverses, ampoule)... Ils ont saturé les hébergements en particulier celui de Lubian.
Les Espagnols sont majoritaires et se sont appropriés leurs chemins et c'est bien ! Peu ou pas de Français, des Coréens, des Australiens, des Allemands mais pas trop, pas de Hollandais, des Italiens, une Africaine de Sud au genou "twisté" et bien d'autres...
Les pèlerins rencontrés provenant du Camino Frances pratiquent en général la course au gîte. Debout dès 5 h 15 du matin ils partent de nuit. Ils sont stressés et souvent en mauvais état de santé (toux grasse = beurk !)
A Santiago nous avons rencontré une foule énorme avec des queues partout : à l'entrée de la cathédrale, à l'entrée de la porte sacrée, au bureau des pèlerins pour obtenir la compostela. Les sacs à dos sont interdits dans la cathédrale et dans le susdit bureau. Des cheminements sont imposés et le service d'ordre est impressionnant. Dépaysement absolu et pas forcément agréable après plus de 50 jours dans la nature.
Tracé et balisage
En France les chemins dits de Saint Jacques empruntent essentiellement des GR balisés dans les deux sens. Le marquage est dans l'ensemble correct mais confond à mon avis itinéraire de randonnée pédestre touristique du dimanche matin et chemin pour parcourir plus de 1000 km. On nous promène de ci de là, on nous détourne pour traverser un village etc. Je pense que défunt Georges Verron (auteur de plusieurs guides) avait bien vu et signalé le problème. Actuellement il ne faut pas prononcer son nom dans les offices de tourisme. La FFRP est omniprésente.
En Espagne le balisage unidirectionnel avec flèches jaunes est parfait. Il a été resuivi récemment (année Jacquaire ?), complété par de nouveaux panneaux etc.
Météo
Pendant les 56 étapes de marche nous avons eu 24 heures de pluie réparties sur 10 étapes dont 3 étapes de pluie continuelle. Pas de vraies grosses chaleurs mais du froid, du vent, presque de la neige, pas d'orage...
Les pluies qui nous ont précédé et jointes à celles des étapes du jour ont inondé beaucoup de chemins (voir les photos) qui dans certains cas sont à la limite du praticable. Conséquence les Pieosek ont été beaucoup sollicités.
Certains hébergements non chauffés ont été assez inconfortables.
Matériel
Bien = pas d'erreur !
Des satisfactions :
- Mes Pieoseks portés pendant 19 étapes ils ont été parfaits et n'ont pas "souffert" du tout grâce au léger renfort avant cousu par Geneviève. Deux remarques : lorsque l'on ne porte pas les Pieoseks il n'est pas nécessaire de protéger le velours du Velcro sur la chaussure qui ne se dégrade pas et la suppression du serrage par élastique facilite montage et démontage. Irafok devra revoir son modèle car le textile qu'il a choisi s'est quotidiennement déchiré entrainant des "soins constants".
- Le bâton de marche ultra léger (Xenon de chez Camp) a été très utile et suffisant en particulier en terrain difficile et pour franchir les gués.
- les chaussettes X Socks TK Extreme Light ont été très bien : agréables à porter et séchage rapide (adieu bouclette)
Nous n'avons pas rencontré les ours français, les loups et les cerfs espagnols. Mais nous avons croisé les chemins et trajectoires de lapins, lièvres, renard, chevreuils, mouflons, ragondins, perdrix, milans, cigognes, reptiles (orvets, couleuvres et vipère) et d'innombrables vautours.
Communication
Le dispositif Spot (messagerie par satellites) a été utilisé quotidiennement en mode suivi et mode contrôle. Il vous a permis de nous suivre en temps réel (toutes les 10 minutes) sur les posts réalisés par Pierre.
Un plus pour la famille, les amis et autres curieux et peu de contrainte !
Les problèmes
Il y en a eu deux dont un majeur.
- perte de lunettes de vue et solaire. Le Velcro de l'étui fixé à la ceinture d'Irafok s'est ouvert. La solution a été d'acheter des faces solaires pour ses lunettes de vue.
- perte de ma carte d'identité (DNI en espagnol). J'ai constaté l'absence de ce document à Hernani seconde étape en Espagne. Sans elle je suis devenu un sans papier temporaire. En dehors des contrôles de police éventuels on ne peut pas retirer la carte d'embarquement à l'aéroport et on la réclame au moins 3 fois pour sortir d'Espagne et entrer en France. Actuellement elle est demandée presque systématiquement pour les hébergements (auberges, pensions, hostals). J'ai passé une dizaine de coups de téléphone insistants pour finalement apprendre avec joie à 21h 30 qu'elle était retrouvée dans la pension d'Irun. J'avais déjà appelé 4 fois avec des réponses négatives. Je l'ai récupérée le lendemain ouf ! Il faut bien sur éviter de la perdre mais on nous la demande souvent et parfois on oublie de nous la rendre. Si quelqu'un a une bonne solution pour résoudre ou éviter ce genre d'incident je suis preneur!
Toutes les marques et images utilisées appartiennent à leurs propriétaires respectifs !
2 commentaires:
Bonjour,
Je suis d'accord avec tes commentaires sur le chemin que l'on vient d'effectuer.
Ce chemin qui n'est pas "officiellement" un chemin de St Jacques mais qui y mène aussi est certes exigeant, mais très beau. Il est vrai que des photos ne montrent pas l'entière réalité d'un tel parcours mais elles permettent à ceux qui les regardent d'avoir un instané du chemin et à ceux qui les ont prises de garder "une madeleine" de Proust.
Quand on chemine sur un aussi long parcours, il faut s'attendre à marcher sur toutes sortes de chemins (sentiers, routes cimentées ou goudronnées, larges chemins de terre, pavés, cailloux, boue, chemins devenus ruisseaux, traversée de villes plus ou moins agréable, de zones industrielles etc.). Marcher aussi longtemps c'est être disponible, être à l'écoute, accepter l'inconfort, accepter la beauté, se remplir des parfums, ne pas s'attarder sur le futile, être patient et enfin connaître ses limites pour pouvoir continuer et arriver au but.
Je voudrais remercier Bernard pour m'avoir proposé ce chemin et avoir fait confiance à mes capacités de marcheur. Notre entente sur ce chemin fut exemplaire. C'est un peu grâce à lui et un peu grâce à moi.
Je voudrais dire au lecteur qu'il ne faut pas hésiter à partir marcher sur des chemins, quels qu'ils soient. La beauté gratuite de la nature est à portée de chaussures.
Irafok
Bravo à Bernard et Bernard. Grace à Spot, j'ai vécu au quotidien leur voyage.
Je me suis surpris à surveiller leur avancement en appréciant leur vitesse de prograasion, le choix de l'itinéraire (route ou chemin), bref un véritable espionnage !
Maintenant je vais me plonger dans les photos....
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