Point d'arrivée : Usson-en-Forez
Distance : 29km Durée : 6h30 Dénivelé : -520m +450m (Données Keymaze 500)
Météo : beau temps frais le matin deux ou trois degrés, soleil et nuages sans pluie ni vent.
Remarques : Que d'eau! Les larges chemins sont tôt archi boueux, tantôt barrés par de grandes flaques. La marche est relativement fatiguante à cause des mauvais appuis avec en plus le problème des gués dont le franchissement est rarement aisé. Le trajet suit essentiellement une ancienne voie romaine, le chemin de César, qui file tout droit à travers bois et pâturages. Nous avons croisé un pèlerin parti d’Alsace qui s'arrête au Puy-en-Velay. Nous sommes dans le Forez, patrie de la famille de Marie-Claude et les gens rencontrés sont souvent d'un bon conseil pour adapter le cheminement en fonction de l'état des sentiers. Nous apprécions la qualité de notre équipement. Le balisage a été correct avec une seule erreur de parcours.
Un message d'Irafok envoyé par email :
Toute l'eau du ciel nous est tombée sur la tête et quand elle s'est arrétée, c'est par les pieds qu'elle essayait de remonter.C'est en quelque sorte comme si la Loire s'était renversée sur nous, vidant tout son eau, de rage. Malgré cela un randonneur au long cours se doit de faire bonne figure et sans hésiter nous n'avons pas renâcler. Il faut dire que les paysages de haute Ardèche et de Haute Loire sont d'une beauté à faire marcher même un cul-de-jatte. Les sentiers balcons dominant le fleuve naissant sont remarquables, bien tracés, bordés de pins sans âge et tordus par les ans, le souffle du vent et la rudesse du pays. Très peu de randonneurs rencontrés, sauf ce matin un pèlerin parti de Colmar et se rendant au Puy où il termine son chemin. Nous avons échangé des renseignements concernant le chemin après les salutations habituelles. Il venait de guéer avec de l'eau jusqu'à mi-mollets. Du coup, nous avons fait un petit détour par la route et un pont pour éviter la même mésaventure. Depuis le départ, nous n'avons rencontré qu'une poignée de randonneuses à la journée. Entre hier et aujourd'hui, nous avons emprunté deux anciens chemins romains : la voie Bolène passant par Saint Paulien et venant du Puy et le chemin de César qui traverse le pays velave. Les romains traçaient des chemins en se moquant totalement des courbes de niveaux. Il fallait rejoindre le plus rapidement possible un point à un autre sans perdre de temps. Comme chacun le sait, c'est la ligne droite qui seule permet cette fantaisie. Les romains étaient donc des fantaisistes sans le savoir. Les gaulois, eux, moins fous, utilisaient les drailles et chemins dont le tracé suivait les ruisseaux, dans le fond des vallées, protégés ainsi des intempéries.
Jusqu'à présent les pays traversés sont insensiblement changeant, passant des hauts plateaux ardéchois et altiligériens couverts de jonquilles, d'orchis et autres pissenlits. Les près sont jaunes de fleurs. Puis les forêts de pins et de fayards, prennent la suite, entrecoupés par des près où paissent des broutards et autres génisses accourant à notre passage. Avanrt hier, en passant vers une maison isolée, nous avons subi les assauts agressifs d'un chien-loup, tous crocs dehors. Nous avons réussi malgré tout à forcer le passage... non mais !
Demain nous serons sur les hauts du Forez et arriverons après 35 km au Jas du Mas, au col du Baracuchet. Ce sera ensuite le chalet du col de la Loge. Nous passerons bien sûr à Pierre sur Haute, au col du Béal et j'aurai une pensée particulière pour celles qui m'ont accompagné sur ce sentier lors de nos sorties.
A bientôt pour d'autres nouvelles peut être aussi mouillées et orageuses...
Bernard Irafok"
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