lundi 27 mai 2013

GR03 2013 Jour 15

Point de départ : Trois-Vèvres
Point d'arrivée : Nevers
Distance : 34km Durée : 7h15 Dénivelé : -270m +220m (Données Keymaze 500)
Météo : il a fait très froid ce matin avec seulement 1°C, de la brume puis un grand beau temps sans pluie ni vent.
Remarques : La première partie de l'étape se déroule dans une belle campagne toujours très verte. La seconde partie suit l'eau, c'est à dire la Loire jusqu'à Imphy puis le canal latéral à la Loire. Le fleuve s'étale assez largement mais reste bien au-dessous du niveau des crues du milieu du XIXe siècle. Ce matin nous avons eu l'agréable surprise de pouvoir admirer d'assez prês trois renardeaux avec à proximité un coq faisan alléchant. Une rencontre improbable sur le pont de la Loire à Nevers dans une voiture Auvergnate une amie proche d'Irafok.

message reçu par Email de Bernard "Irafok":

Amis des chemins bonjour de Bonny-sur-Loire,

Dans la boue, dans la boue ! les chemins de la campagne de Puisaye sont vraiment comme les autres... de la boue partout, des flaques, de l'eau qui ruisselle, des herbes mouillées, des escargots et des limaces, des glissades, des chaussures à nettoyer à chaque arrivée, les pieoseks qui s'usent à force d'être portés et les Bernard attendant sagement le beau temps. La boue nous monte sur les chaussures comme des lèvres pulpeuses voulant nous embrasser les chaussures. Les "sglupps" et les "splachs", les "ffuips" et les "swims" sont notre quotidien. Les bourrelets de boue collante (puisaye = collant au pied), nous charge de quelques centaine de grammes supplémentaires. De temps en temps sur les passage en goudron, nous pouvons d'un coup de pied par terre faire tomber la plupart de la boue. Et pour éviter cette colle terreuse nous marchons le plus souvent possible sur les parties herbeuses de la sente. Aujourd'hui nous avons emprunté pour la deuxième fois un chemin romain : la voie Domitienne qui va de Briare à Autun. Bon ! c'est encore tout droit et les quelques cailloux recouvrant la chaussée glissent encore plus que la boue environnante. Consolation pourtant, le soleil a été de la partie toute la journée. A marquer dans les tablettes. Il paraît même qu'une amélioration s'annonce pour les prochains jours... on n'y croit pas !

Ce matin, nous avons rencontré un couple de Français, parti d'Angleterre et allant au fond de l'Italie. Traçant eux-même leur chemin, ils sont partis en rejoignant tous les lieux portant le nom de St-Michel. C'est une idée ! Ils vont parcourir, s'ils arrivent au bout, 2500 km. Ils ont déjà parcouru un chemin de St Jacques et sont en pleine forme après 600 km de leur parcours actuel. Ils ont trouvé l'idée des pieoseks et des chaps très intéressante et vont certainement adopter ce système pour leurs futures randonnées.
Quant à nous, nous en sommes à la moitié du parcours (également 610 km). Il reste à peu près le même nombre de km à parcourir.
Comme dit David le Breton dans "Marcher : éloge des chemins et de la lenteur" : "la marche ne consiste pas à gagner du temps mais à en perdre avec élégance. Il ne s'agit pas de d'être pris par le temps mais de prendre son temps". Voilà de belles paroles que l'on applique à la lettre.
Quand nous sommes en marche, le cerveau se laisse porter par les idées qui arrivent, qui partent, qui reviennent ou qui changent... Un escargot du bord du chemin attire le regard et HOP ! voilà une nouvelle idée sur la lenteur, sur les herbes mouillées ou sur le ventre-muscle qui le fait
avancer.  En marchant ici, en Puisaye, on ne peut s'empêcher de penser à Colette à ses écrits champêtres et à ses chats, à Vincenot, le Bourguignon, pape des escargots, et à l'auteur de "Raboliot", de "Gens de la Loire" et de ses livres aux remarques judicieuses sur les animaux.
La forme est toujours là. Pas de courbatures, pas de mal de jambes, pas de mal aux pieds, le moral est bon malgré le temps et quelques 31 km de moyenne.

Je ne vais pas plus longtemps abuser du temps que me laisse la patronne de notre petit hôtel pour vous écrire ce mèl.

Une pensée toute particulière pour celle qui se bat actuellement, qui aime aussi la marche et Dame Nature.

A bientôt

Bernard





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