Bonjour de Vitoria,
Ce chemin n'est pas fréquenté par les pèlerins. Nous aimerions en trouver quelques uns pour échanger nos impressions; mais nous sommes seuls, désespérément seuls. Nos solitudes ne nous pèsent pas encore.
Un mot sur ce tunnel de San Adrian : un des points forts de notre parcours en Espagne.
Il s'agit d'une ouverture naturelle dans la roche à 1000 m d'altitude, formée par l'érosion hydrique. Ce passage servait de communication entre les territoires d'Alava et de Gipuzkoa, 2 territoires basques espagnols.
Il est connu depuis le 11 ème siècle et peut être avant et a été utilisé comme passage supplémentaire sur la route de Compostelle lors de l'occupation musulmane à cause de l'insécurité qui régnait sur les autres voies. Il est connu sous le nom de "chemin français". Au sortir du tunnel (long de 50 m) on peut voir un tumulus et poursuivre son chemin sur une impressionnante voie pavée de blocs cyclopéens moyenâgeux. A l'intérieur du tunnel, il y a une chapelle dédiée à San Adrian (je ne sais pas pourquoi il a été sanctifié). En entrant on passe vers les restes de la porte orientale qui fermait l'accès du tunnel.
Cette étape est l'une des plus physiques mais aussi l'une des plus belles. Cependant après les pluies et le passage des coureurs d'un trail international qui nous a coincés un jour à Tolosa, le chemin était boueux (faites la boue pas la guerre),
nous étions crottés mais les pieds secs grâce au dispositif inventé par mon pote.
Aujourd'hui le soleil est revenu enfin. Nous marchons d'un pas gracile et leste, sans cape ni autres protections.
Quant à celles ou ceux qui sont offusqués par les bruits, odeurs, et autres rites pèlerins, je peux dire qu'aucun de ces
inconvénients ne nous gênent. Ils font partie de notre quotidien naturel maintenant et jusqu'à notre retour à la civilisation.
Nous traversons des villages au nom typiques et imprononçables : Zalduondo, Ezquerekocha, Ascarza ... et nous continuons vers le sud avec ses terres blondes ou ocres, ses moutons à poils laineux... et ses maisons dignes d'un western spaghettis.
Bientôt nous arriverons chez la "tantine" de Burgos où prendra fin le chemin de l'intérieur et commencera un autre chemin:
À suivre...
Les Bernards Duchemin
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