mardi 5 juin 2012

Dites34 impressions 4


Amis des chemins bonjour de Korejou (vers Plouguerneau au pays des Abbers)

Les bretons et la mer... toute une histoire.

L'Alta Mater, l'autre mère, la nourricière, qui prend le breton, le surprend, celle qui lui donne envie d'aller de par le monde, de prendre un bateau, de revenir. "Marin toujours tu chériras la mer" disait notre Totor national. Mais la maison du marin, tourne le dos à la mer. Je ne crois pas que les marins aiment la mer à la façon d'Hugo. Leur travail quotidien leur empêche de pouvoir aimer la mer. Ils en ont peur souvent, la redoute toujours. Mais cette planète océane, qui n'est pas faite pour les hommes, le breton  ne peut pas s'en passer car elle le nourrit. Quand il n'est pas en mer, il ramasse les algues, les laminaires et autres laitues, fucus, goémons pour en faire des produits d'industries que l'on trouve partout aujourd'hui : dans les textiles, en pharmacie, dans l'alimentation... Les goémoniers d'autrefois faisaient brûler le goémon pour en retirer l'iode. 

Aujourd'hui, nous sommes entrés dans le pays de abers. Comme les rias espagnols ou les fjords norvégiens, les abers s'enfoncent dans les terres parfois de plusieurs kilomètres. Les trois abers que nous allons parcourir ont des noms bien bretons : aber Wrac'h, aber Ildut et aber Benoit... quant à l'aber Michèle nous la laisserons avec son chat !

Avec les abers, nous entrons en mer d'Iroise et nous laissons la Manche derrière nous. Bientôt, nous franchirons la ligne qui sépare l'Atlantique de la Manche, cette ligne imaginaire entre Ouessant et Corsen. Mais nous n'y sommes pas encore. A chaque suffit ses kilomètres.

La forme est toujours là. Point de maux de pieds, ou de muscles quelconque. Nous sommes brisés depuis les 26 jours de marche continuelle. Le vent d'aujourd'hui nous a tanné le cuir du visage. Les hautes herbes (non fauchées) nous ont mouillées la cape, les chaps et les piéoseks. Trempés, nous l'étions comme des soupes auvergnates. et nous nous faisons sécher à la Cormoran, c'est à dire en écartant les vêtements.

En parlant d'oiseaux, nous avons vu un tas de Tadorne de Belon (ce sont des canards) avec une dizaine de petits s'enfuyant sur notre passage. Même les cygnes couvent et quand ils couvent ils ne crachent pas de colère. Et des lapins, il y en dans tous les virages du sentier. Ils détalent à 3 mètres, nous regardent un brin hautain et s'enfuient à nouveua dans les taillis.

A bientôt pour d'autres histoires de chemin.

Bernard Irafok

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