dimanche 16 juin 2013

GR03 2013 Jour 35

Point de départ : Rochefort-sur-Loire
Point d'arrivée : La Pommeraye
Distance : 24km Durée : 4h30 Dénivelé : -110m +210m (Données Keymaze 500)
Météo : un très beau temps, frais et sans pluie
Remarques : cette étape emprunte le secteur touristique de la corniche Angevine, elle se déroule d'abord dans les vignes (coteaux du Layon) où ne tournent plus quelques moulins à vent, nous rejoignons ensuite le Louet, qui est un bras de la Loire, à Chalonne pour le suivre et s'en éloigner un peu dans une campagne plus vallonnée, ombragée et fleurie. Un chevreuil dans l'herbe jusqu'au poitrail et des cormorans ont étés nos seules rencontres animales sauvages. La Pommeraye où nous faisons étape était classée à la révolution comme "rebelle et séditieuse".

Texte de Bernard "irafok" reçu par email :

Amis des chemins bonjour du pays des chouans,

La Pommeraye, notre étape du jour, est dans le pays des chouans. Hier, en passant à Mûrs-Erigné, nous avons longé des falaises de schistes et laissé le tuffeau. Du pays blanc, nous sommes passés au pays noir ferreux. Les schistes, restes de la mer intérieure qui occupait l'espace il y a 400 M d'années a créé ces paysages. Creusées ensuite et pressés par les mouvements terrestres plus récents ces schistes sont devenus falaises imposantes dominants la Loire. A Mûrs-Erigné, des falaises hautes de 40 m (d'où sans doute le nom de Murs) ont été le lieu de drames historiques pendant la guerre qui a opposé royalistes et républicains. Deux régiments républicains (600 hommes) sont morts, surpris dans leur campement par 10 000 chouans qui les ont acculés aux falaises. Les républicains se sont précipités du haut des 40 m en criant "vive la République". Il n'y eut que trois survivants. A bas les guerres !

La Loire désormais est majestueuse, aussi large qu'une "petite mer". Nous la connaissons un peu mieux et l'avons vu sous ses différentes facettes. Au début, ruisselet impétueux, frappant déjà les cailloux sur son chemin, elle devient assez vite assez large pour la reconnaître comme étant un fleuve. Puis, nous l'avons vu rageuse, débordant de son lit et envahissant les prés et les champs environnants. Plus loin, rongeant les berges, arrachant des monceaux de terre qu'elle avale comme un poisson vorace, elle. a déplacé les bancs de sable, les transportant à son gré d'un bord à l'autre la rendant difficilement navigable et dangereuse pour les pêcheurs. Désormais, elle crée des bras, des boires, des marigots, des trous... Le Louet ( prononcer le "Louète" que nous avons longé aujourd'hui est un de ces bras. Long de plusieurs kilomètres, il a construit son propre lit du Pont-de-Cé à Montjean avant de revenir dans sa Loire originelle. Encore inondé, le chemin boueux nous a joué des tours, nous avons "gouillé", glissé et évidemment pesté contre ces eaux sales qui envahissent les chemins avant de retourner à leur place. Les hommes de la Loire savent tout cela et ne construisent pas au bord du fleuve. Les marques de crues que l'on peut voir sur les murs des maisons sont parfois impressionnantes : plus de 12 m au dessus du niveau habituel. Cela donne le frisson. D'ailleurs on ne parle pas d’inondations ici, mais de crues. Beaucoup plus imprévisibles et violentes, les crues "centennales" de la Loire ont marqué les esprits. Le grand fleuve s'est imposé à l'homme qui a toujours tenté de le dompter. Son aspect sauvage n'est cependant pas si sauvage que cela. Des ponts, des barrages, des digues écrêteuses de crues, des plantations de peupliers, de saules et autres arbres buveurs d'eau, des chemins aménagés... l'ont rendu plus vivable et lors d'alertes crues, les hommes débarrassent le plancher rapidement emportant animaux et matériels à l'abri sur les hauteurs quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit.

  Demain, nous passerons à St Florent-le-Vieil, le village où vécu Julien Gracq et Liré, celui du Joachim Du Bellay, l'ami de Ronsard. Il est vrai que la douceur angevine doit favoriser l'écriture. La nature est partout présente, nous sommes au royaume des oiseaux. Nous en rencontrons en un jour autant que pendant tout notre périple breton de l'année dernière. Même les cormorans sont là et tous les jours, c'est un concert mélodieux qui nous accompagne. En plus, l'odeur du chèvrefeuilles embaume, ce qui rend encore plus agréable le cheminement sans parler des couleurs des roses qui sont aussi rouges clair ou très foncé, jaunes, blanches, parfois parfumées, décorant le devant des maisons. C'est beau !

Mais tout à une fin. Nous décomptons désormais les jours; nous sommes sous la dizaine. Demain nous prendrons notre billet de train et il sera tant de rentrer. Mais avant nous aurons traversé la Brière, ce paradis des oiseaux et des moustiques... goûter à la fleur de sel de Guérande et marcher "presque" sur l'eau des marais salants pour arriver au Pouliguen où se trouve la gare.

Amitiés randonneuses

Bernard Irafok




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