jeudi 19 juin 2008

Croix de l'Alpe : fleurs et bornes frontière Dauphiné Savoie

L'anticyclone est de retour et le beau temps assuré ! Mais au réveil ce n'est pas aussi évident : de gros nuages sur Belledonne et les crêtes de la Chartreuse sont accrochées par des nébulosités plus sympathiques.
La toute petite randonnée du jour a consisté à monter à la Croix de l'Alpe.
Parking : Pré Orcel
Météo : agréable avec des nuages farceurs
Circuit en boucle : montée par Belles Ombres et descente par le chemin "classique".
Fréquentation : du monde au retour ! Une seule voiture au parking à l'aller et une douzaine au retour.
Des fleurs partout et peu de vie animale à part les oiseaux en particulier plusieurs merles à plastron (appartenant à la sous espèce alpestris)
Pour en savoir plus sur cet oiseau cliquez

Gros nuages sur Belledonne

Merle à plastron

Tapis de gentianes (dites acaules ou de Koch) en montant à Belles Ombres

Les nuages débouchent de Belles Ombres, au fond le plateau du Granier

Dans l'alpage il reste de la neige dans les dolines

La croix de l'Alpe sur lit de boutons d'or

Orchidée sauvage : orchis incarnat

Anémone Sylvie à la corole habitée

La roche surplombante au retour


LES BORNES FRONTIERES DE L'ALPE
En arrivant dans l'alpage on découvre un alignement de belles bornes. Elles sont lissées par les frottements et grattages des animaux. Ces bornes marquaient la frontière entre la Savoie (royaume de Sardaigne) et la France qui s'étendait sur près de 150 km de long. Elles entérinaient le traité de Turin (1760) par lequel le roi de Sardaigne et Louis XV définissaient le tracé de la frontière. Ce bornage mis en place en 1761 a été renouvelé en 1822 et 1823. L'annexion de la Savoie à la France (1792) avait rendu obsolète les bornes frontières. Elles seront rétablies sur la même ligne à la suite du retour de la Savoie à la monarchie Sarde en 1815. Les bornes qui remplacent celles de 1761 qui ont disparu sont appelées bornes neuves.
Les protocoles de bornage de 1822 et 1823 fournissent de nombreux détails. Les bornes, lorsqu'elles sont en pierre (saine et durable), mesurent 90 cm hors sol. Sous leur socle enfoui à 50 cm de profondeur est placé un décimètre cube de charbon de bois et des témoins provenant d'une brique cassée en deux placée de champ à 18 pouces de profondeur côté cassé tourné vers la borne.
D'un côté est gravée la fleur de lys dans un ovale et de l'autre la croix de Savoie dans un cercle de 24 cm de diamètre. Sur le côté gauche en regardant la fleur de lys est gravé le numéro d'ordre et à l'opposé le millésime.
Sur le sommet de la borne la direction de la frontière est indiquée par un trait droit, ou angulaire s'il y a changement de direction.
Ces marques peuvent être gravées aussi sur les rochers.
Les bornes proches de la croix de l'Alpe (n° 28 à 34) sont des bornes neuves. La 31 est déchaussée et les bornes 32 à 34 se suivent et conduisent à la 35 gravée dans le rocher (voir photo).
Ces lignes sont empruntées à l'ouvrage : Frontière Dauphiné-Savoie, A la découverte des bornes de 1822 et 1823 (Michel Jaillard, Jean Marconnet, Andrée et Jacques Verdun).
Pour tout savoir lisez cet ouvrage

Borne n° 30 au fond le Granier


Borne n° 29 avec la fleur de lys, la date 1822 et la "ligne directionnelle" angulaire
Au fond la borne 28

Borne n° 28 les pieds dans l'eau

Un exemple de borne gravée (35) au pas de l'Echelle
L'ancienne date 1761 se devine au dessous de celle de 1822


Toutes les marques et images utilisées appartiennent à leurs propriétaires respectifs !

1 commentaire:

Georges Fabry a dit…

Assurément une belle randonnée !
Et les photos ont attiré mon attention. bravo !
J'ai réalisé un site sur ces anciennes bornes frontières dans les Alpes-Maritimes :
http://bornes.frontieres.free.fr
Georges Fabry