lundi 30 juin 2008

Corps de Saint Jacques à Echirolles (38) : si près si loin !

En Espagne, sur les chemins, j'ai été plusieurs fois gentiment interpelé par des espagnols "mécréants rationalistes". Le questionnement qui est revenu le plus souvent peut être résumé en ces termes :
"comment, vous qui avez l'air censé, pouvez-vous croire que Saint Jacques est à Santiago ?"
Ma réponse était rituellement du genre "c'est le chemin qui compte !" en ronchonnant intérieurement : "ils sont bien gentils mais c'est mon problème !"
Et oui c'est mon problème et depuis j'ai recherché et trouvé quelques éléments qui sont susceptibles d'apporter un éclairage (pour ceux qui veulent être éclairés) intéressant sur la question.
Je recommande en particulier le site de la Fondation Européenne pour la Recherche sur les Pèlerinages (FERPEL) intitulé "saint Jacques et Compostelle, Mythes, rêves, légendes, histoire et patrimoine".
Je vous invite à le visiter. La photo de ce post en est extraite.


Il est très riche par exemple j'y ai découvert un article consacré au "Corps de Saint Jacques à Echirolles". Pour en savoir plus sur "le corps de Saint Jacques à Echirolles"
Cette localité, située en Isère, est à une vingtaine de km de mon domicile. C'est à dire 100 fois plus près que Santiago !
Alors, si le pèlerinage d'Echirolles n'avait pas été supprimé en 1488 m'en serai-je satisfait ?
La réponse est claire et c'est non. Pourquoi aller si loin, partir si longtemps ? La réponse est devenue évidente : c'est bien le Chemin, le Parcours qui me motive le plus !
Certains compagnons de Saint Jacques ont trouvé : rêve, rupture, patience, humilité, partage, tolérance et même une certaine forme de sagesse. Tout cela en deux mois sur un seul chemin ! Que dire alors de 5 heures ou de quelques jours ?
Il est difficile de trouver ce que l'on ne cherche pas vraiment et moi je ne suis pas encore arrivé à cette Sagesse.
Comme j'aime beaucoup marcher je recommence, je recommence... On ne sait jamais, des fois en plus du plaisir !


Statue de Saint Jacques (vers 1500)


Toutes les marques et images utilisées appartiennent à leurs propriétaires respectifs !

1 commentaire:

IRAFOK a dit…

C'est vrai : tu aurais pu rester dans la région au lieu d'aller courir sur les chemins de St Jacques.
Hé oui ! Tout le monde se pose la question de la réalité de la tombe de St Jacques. Les religieux chrétiens (les autres aussi) ont "inventé" des pèlerinages pour faire rentrer des sous dans leurs escarcelles, pour construire, comme au moyen âge, un "blanc manteau d'églises" en Europe afin d'asseoir le pouvoir sur "le monde". N'oublions pas que toutes les religions ont une vision universelle, unique et finie du monde et des lieux dits sacrés pour se réunir : La religion musulmane avec la Mecque, la Chrétienne avec Rome, Jérusalem, Compostelle et combien d'autres, l'Indouisme avec Yatra ou Amarnath, le Shintoïsme avec le Mont Fuji, le Bouddhisme avec le Mont Kailash, le Teotihuacan pour les religions précolombiennes etc...
Le pèlerinage est toujours un acte religieux, un voyage, généralement à pied, vers un lieu de dévotion : en latin un "peregrinatio" est un voyage,un séjour à l'étranger. Je suppose même que les hommes de la préhistoire pratiquaient de tels regroupements afin de chasser les peurs, de préparer une chasse ou certainement pour tout autre phénomène culturel ou concernant la vie communautaire. Le pèlerinage et, à travers lui la religion, est sans aucun doute une façon d'appréhender le monde. Mircea Eliade (historien des religions) propose le concept de « Hiérophanie », par lequel il définit la manifestation du sacré dans un objet ou dans un phénomène de notre environnement habituel. Ce qui veut dire que même chez les peuplades les plus primitives le pèlerinage (déplacement vers un lieu ou un objet sacré) fut une pratique courante parce qu'elle fait partie de notre humanité. Le lieu sacré et l'objet sacré sont très souvent devenus une seule et même chose. Le pèlerinage est un phénomène quasi universel de la "religiosité". C'est aussi une importante source de revenus. Dans bien des régions traversées, le pèlerinage et celui de Compostelle n'y échappe pas, fait vivre, revivre et/ou développe, tout un système économique.
Des corps de "saints" font l'objet de vénérations spéculatives,et le vrai ou faux corps de St Jacques n'y échappe pas. Si les religions pouvaient faire rentrer en bourse certains reliques, elles le feraient à coup sûr.
Un saint Jacques à Echirolles ! On situe bien l'arche de Noé sur le mont Ararat pourquoi pas la barque de St Jacques au sommet de la dent de Crolles !
Irakok